TÉLÉPRO, 20.07.2006
Nicolas Prost: "Je veux me faire un prénom!"
Brillant économiste, Nicolas, le fils du Français Alain Prost (quadruple champion du Monde de F1), veut embrasser la même carrière que son père. Interview.
Nicolas Prost n'a que 24 ans et partage son temps entre son métier d'analyste financier dans une banque privée et sa passion pour la course automobile. L'émission "Entrée interdite", à 19.45 sur RTL, tire le portrait de ce jeune homme qui souhaite devenir pilote de formule 1. Prost junior s'en donne les moyens: école de pilotage, musculation, compétitions à gogo. Il compte bien faire taire les sceptiques qui ne voient en lui qu'un fiston pistonné.
Dans quelle catégorie du sport moteur concourez-vous? Je participe à la compétition espagnole de formule 3. C'est ma première saison dans cette catégorie et cela se déroule de manière optimale. Je suis en tête du classement au volant d'une Dallara/Toyota. Je suis ravi de mes résultats, car j'ai obtenu plusieurs podiums en début de saison. J'attends d'ailleurs avec impatience la seconde partie de la compétition.
La course automobile, est-ce pour vous une profession à temps plein? Pas encore. Je suis toujours assis entre deux chaises. Je travaille comme analyste financier dans une banque privée en Suisse, là où je vis. C'est un job que je n'exerce qu'à temps partiel. Je désire que la compétition automobile devienne mon seul métier assez rapidement.
Négocier des virages au volant d'un bolide, cette passion vous es venue sur le tard... J'étais passionné de golf lors de mon adolescence. J'ai atteint dans ce sport un très bon niveau. J'ai également fait pas mal de ski, mais j'avais toujours en moi le virus de la course automobile. C'est désormais dans ce domaine que je veux réussir. Il est vrai que j'ai commencé la compétition assez tardivement, lorsque j'avais 21 ans. C'est un âge où d'autres ont déjà l'expérience d'une dizaine d'années d'épreuves grâce au karting. Je me rends compte que, si un jour je deviens pilote de formule 1, je ne serai pas le plus jeune. Mais ce n'est pas une fin en soi.
Et sur le plan privé? Après le cycle secondaire en Suisse, j'ai réussi un major en économie et en mathématiques à l'Université américaine de Columbia, conformément au souhait de mes parents. J'ai une fiancée, Delphine, qui ne craint pas de me voir piloter à de grandes vitesses. C'est beaucoup moins dangereux qu'auparavant en raison des grands progrès accomplis en matière de sécurité. Elle me comprend d'autant mieux qu'elle a pratiqué le sport équestre et vécu, elle aussi, pas mal de compétitions.
Est-ce votre père que vous a incité à devenir pilote? Non, absolument pas. Mais le fait d'avoir suivi sa carrière m'a certainement influencé lorsque j'étais petit. J'ai toujours été un passionné de voitures. Mon père me donne aujourd'hui de précieux conseils. Il s'investit de plus en plus dans ce que je fais. Nous avons déjà effectué quatre courses ensemble (du grand tourisme en Championnat de France). Nous avons terminé deux fois deuxièmes. Nous étions en tête lors des autres courses, mais nous avons "cassé" à cause de problèmes techniques. C'est certain, nous allons remettre ça. Gagner ensemble, ça sera une superbe expérience!
Vous ne souffrez pas de la comparaison avec votre paternel? Honnêtement, si. Je pense que c'est un désavantage. Les gens attendent énormément de moi. Je n'ai pas gagné de course lors de ma première année de compétition vu ma faible expérience. J'ai eu droit à certains commentaires désobligeants. Tout cela change avec le temps, fort heureusement. Je compte bien me faire un prénom dans les sports mécaniques qui m'interpellent comme le Champcar (souvent désigné comme la formule 1 américaine), le super tourisme, voire la formule 1.
Entretien: Rodolphe MASUY
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