VOSGES MATIN, 21.11.2011

« La glace me convient bien »


Vainqueur du premier Trophée Andros électrique l'année dernière, Nicolas Prost semble bien parti pour garder son titre: il est actuellement en tête du classement électrique... quand son "Professeur" de père est en tête du classement thermique.

Est-ce votre père, Alain Prost, habitué de cette compétition qu'il a gagné deux fois, qui vous a converti au Trophée Andros?
En effet, mais j'en avais envie de puis longtemps. J'ai toujours été intéressé par la conduite sur glace. Et mon programme automobile étant moins chargé l'hiver, j'ai décidé de le faire.

Vous pilotez essentiellement des Proto LMP1. Comment s'est passé le passage du bitume à la glace?
Je ne sais pas pourquoi mais ca s'est très bien passé dès le départ. J'ai tout de suite eu un bon feeling. Je fais beaucoup de sports de glisse, ça a peut-être été un plus... En tout cas, la glace me convient bien.

Quelle est la meilleure méthode pour bien piloter sur la glace?
Il n'y a pas de recette miracle. A chaque pilote son style: il y en a qui sont agressifs, certains glissent, d'autres pas. Mais l'instinct et l'inventivité jouent beaucoup.

Quelles sensations procure la conduite sur glace?
On ne s'arrête jamais de glisser. Et glisser en latérale avec la voiture, est assez rare en circuit traditionnel.

Pourquoi avez-vous choisi d'évoluer dans le Trophée électrique et pas dans le thermique comme votre père?
Conduire une voiture électrique est fantastique! C'est vraiment agréable. Tout est très doux avec ces voitures, notamment le couple. Comme il n'y a pas de vitesses à passer, on se concentre sur le volant et les pédales. C'est une douceur qui est assez rare dans les sports automobiles. Les voitures thermiques sont plus violentes à conduire. C'est vrai que la course thermique est la catégorie reine du Trophée Andros mais piloter dans les deux catégories en même temps n'aurait pas été possible.

Serait-ce également par convictions écologiques?
Le sport automobile est un laboratoire technologique. Ces voitures électriques sont propres. On accuse souvent le sport automobile de polluer. Là, on travaille concrètement sur des solutions. Le Trophée Andros est la seule compétition à mettre en avant des voitures électriques et je suis fier de mon sport quand je vois ça. Nous sommes des précurseurs, on fait bouger les choses et j'aime ça.

Vous et votre père êtes en tête des deux classements du Trophée, quel effet cela fait-il?
Nous ne sommes qu'au milieu de la compétition mais si chacun gagne dans sa catégorie, ce sera encore plus drôle.

Selon vous, le Trophée Andros est-il un spectacle ou une compétition?
Les deux. Il s'agit d'une compétition car on a envie de gagner. Mais il y a un lien très fort, une proximité avec le public dans le Trophée Andros qui se fait de plus en plus rare dans le sport automobile. On y prend beaucoup de plaisir. C'est d'autant plus important de donner du spectacle au public, sans lui, notre sport n'est plus rien.

Pourquoi le Trophée Andros attire-t-il autant de pilotes célèbres comme votre père?
La passion tout simplement. Mais en ce qui concerne mon père, il n'a plus envie de prendre autant de risques. Il a 55 ans, il ne veut plus de se lancer à 300 km/h sur des circuits de Formule 1. Il a été au top pendant près de 14 ans, tout lui parait moins bien et le Trophée Andros lui permet de continuer à vivre sa passion avec des risques modérés. En outre, cette compétition permet de piloter en hiver, une période où le sport automobile est un peu en creux. Et puis le Trophée Andros est convivial, c'est une grande famille. On fait des courses sans trop d'enjeux.

Que vous évoque le circuit de Saint-Dié?
Le circuit est super et je suis toujours surpris par le monde qu'il y a. J'espère qu'il y aura autant sinon plus de public que l'année dernière.

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Recueilli par Hayan SALEH
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