SALEEN TEAM ORECA, 07.03.2007

Nicolas Prost: "Un honneur de faire les 24 Heures du Mans"


Le fils aîné d’Alain Prost évoque ses prochains débuts au Mans, avec Laurent Groppi, au sein du Junior Team ORECA.

Quel a été le point de départ de ce challenge ?
L’idée a mis un certain temps à prendre forme.Tout a commencé à la fin de la saison dernière, par un premier test organisé par ORECA à Nogaro. Laurent Groppi et moi avons roulé sur la Saleen championne de France GT. Puis il y a en eu un second à Barcelone, et les discussions se sont amorcées avec Hugues de Chaunac. Le Junior Team a commencé à se dessiner.

Comment votre père a-t-il accueilli l’idée de votre participation aux 24 Heures ?
Ce n’est pas qu’il n’aime pas les 24 Heures. Sa réserve tient seulement dans le mélange des genres, les différences de niveau dans les équipes, la préparation des voitures… Dans une structure comme le Team ORECA, il n’avait aucun souci. Il a très vite pensé que cette participation me permettrait d’acquérir de l’expérience, et m’offrirait une bonne exposition médiatique.

Quelle idée vous faites-vous de cette course ?
La F1 mise à part, c’est la plus grande course du monde, et chacun doit se sentir honoré d’y participer. Au-delà de l’envie de bien faire, voire de gagner, son intérêt réside aussi dans l’aventure humaine qu’elle représente, au niveau du travail d’équipe.

En GT, la concurrence va être sévère…
Il est certain qu’elle s’annonce redoutable, avec les Corvette et autres Aston-Martin. Mais je n’ai aucun doute sur le niveau de performance et d’endurance de notre Saleen ORECA. Si nous sommes sérieux et que nous restons calmes et posés, nous pouvons aller jouer la victoire, pourquoi pas ?

Vous allez vous préparer de manière spécifique ?
Je n’ai jamais eu besoin de me forcer pour faire beaucoup de sport. Je suis un grand fan de vélo, j’adore le ski. En préparation du championnat d’Espagne de F3 auquel je participe cette année dans l’écurie d’Adrian Campos, nous avons effectué énormément de roulage - sept jours d’essais à la date du 20 février - ce qui permet de travailler tout ce qui concerne le pilotage. Nous avons cependant évoqué la question avec Stéphane Ortelli, Laurent Groppi, mon équipier au Mans, et David Floury (ingénieur d’exploitation de la Saleen ORECA). Notre idée est d’adopter un programme alimentaire spécifique pour optimiser la résistance à la chaleur.

Laurent Groppi, c’est votre ami depuis vos débuts à la Filière en 2003 ?
L’important, dans une course en équipage du niveau des 24 Heures du Mans, est de pouvoir compter sur des équipiers sérieux et performants. Laurent possède ce profil. Et comme en plus c’est effectivement l’un de mes meilleurs amis, c’est vraiment génial de débuter ensemble !

Les GT, vous connaissez déjà un peu ?
J’ai une toute petite expérience de ce type de course. En 2004 et 2005, j’ai roulé en GT-FFSA sur une Chrysler Viper, dans une très bonne équipe (Exagon). En dehors du fait qu’avec papa comme coéquipier c’était forcément génial, j’ai vu qu’il fallait aborder ce type de course dans un état d’esprit différent. En monoplace, tout est rigoureusement étudié pour la performance. Une GT, c’est davantage un compromis.

Vous avez bien marché : 2 poles, 2 podiums, 1 meilleur tour en 2 courses !
Sans la moindre prétention de ma part, je me suis senti tout de suite très à l’aise au volant de ce type de voiture. Confronté à un certain contexte en Formule Renault, je n’ai jamais été bien. Beaucoup moins qu’en F3, l’an dernier, où j’ai signé une pole à ma deuxième course.

Revenons au Mans. C’est plus ou moins important que la F3 ?
Il faut voir les choses dans leur contexte. On ne peut pas comparer une course avec l’ensemble d’un championnat. En F3, mon objectif, c’est le titre bien sûr. Et aussi de franchir une nouvelle étape. Le Mans fait intervenir d’autres valeurs : esprit d’équipe, stratégie, vigilance, résistance, patience, gestion de l’ambiance, de l’effort…

Difficile d’être le fils d’Alain Prost ?
Au début, ce n’était pas facile à gérer. Je n’avais aucune expérience de la compétition automobile, et cela ne pouvait pas marcher dès la première année. On ne m’a pas raté. Aujourd’hui, les choses ont changé. J’ai fait une bonne saison de F3 l’an dernier : meilleur débutant, 2 meilleurs tours, 1 victoire, 7 podiums, 7 fois sur 8 devant mes équipiers. Je suis pris au sérieux, et le lien familial entre moins en considération.

« Il » sera là, aux 24 Heures ?
En général, il fait très beau, en juin. Qui sait s’il ne décidera pas de faire du vélo, ce week-end là ?



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