Interview: Jean-Moise DUBOURG

Alors que Jean Todt est officiellement candidat depuis la semaine dernière à la succession de Max Mosley à la tête de la Fédération internationale, Alain Prost n'exclut pas de jouer un rôle dans l'éventuelle future organisation mise en place par l'ex-patron de Ferrari.

Jean Todt s'est déclaré candidat pour devenir président de la FIA en octobre prochain. Qu'en pensez-vous? Est-il un bon candidat?
Ari Vatanen est un très bon candidat. Jean Todt, bien entendu, est un excellent candidat. Le bon candidat aujourd'hui est celui qui va redonner du souffle à la FIA. C'est vrai qu'ils ont deux profils complètement différents. Le désavantage de Jean aujourd'hui, c'est que les constructeurs ne sont pas très positifs au sujet de son éventuelle arrivée. Mais, quand on est président de la FIA, il n'y a pas que les constructeurs. Il y a bien entendu les Automobile Clubs, la sécurité, la mobilité, l'environnement… bref, énormément de travail. Jean, on le connaît, c'est un manager qui est capable de faire travailler les équipes autour de ces projets-là. Donc, je dirais qu'il n'y a pas de problème. Si on pense uniquement au sport et à la F1, il ne faut pas que les luttes de personnes viennent poser une problématique nouvelle à cette relation Fédération-écuries de F1. Il faut que ce petit bémol soit réglé assez vite. Il y a encore un peu de temps avant le mois d'octobre. Et puis, il y aura peut-être d'autres candidats d'ici là…

Vous par exemple…
Non, non!(rire) En plus, si Jean est là, jamais je ne me présenterais face à lui.

Est-ce quelque chose que vous avez dans un coin de votre tête?
Non. Ça n'a jamais été dans mes intentions et je n'ai pas de plan de carrière. Par contre, je considère toujours qu'à la tête de la FIA, il devrait y avoir deux têtes. Une qui s'occupe de la sécurité, de la mobilité, de l'environnement, etc… et une qui gère de l'aspect sportif. Et s'il y a peut-être une chose qui pourrait me motiver, c'est surtout au niveau de la F1 et du sport. On verra ce qui se passera dans les deux ou trois mois qui viennent.

Ça veut dire que si Jean Todt a envie d'avoir quelqu'un à ses côtés, c'est quelque chose qui pourrait vous intéresser…
Peut-être. C'est quelque chose dont on a déjà parlé. Ça dépend de l'organisation. C'est une lourde organisation, une très grande Fédération. Ce n'est pas quelque chose qui se décide aujourd'hui. Attendons de voir ce qui va se passer.