L'ÉQUIPE, 13.09.1995

Alain Prost: "Ça fait plaisir"


________________________

De notre envoyé spécial
à Silverstone
Patrick RIVET
________________________

Interrogé sur notre consultation Minitel, Alain Prost s'est dit très flatté du résultat. Mais il précise qu'il n'aura aucune influence sur sa décision finale.

Avec 85 % des lecteurs souhaitant votre retour, notre consultation prend des allures de plébiscite! Quel est votre sentiment?
85 %, c'est surprenant, J'aurais plutôt parié sur un 50-50... ça fait plaisir. L'inverse aurait été dur à accepter. Le public, c'est important. Avec un tel chiffre, je sais que je ferai plaisir à des gens. Mais ce n'est pas pour cela que je peux revenir ou pas, ça ne peut pas influencer...

Etre pilote McLaren l'an prochain ne serait-il pas synonyme de reconversion ratée?
Déjà, je n'ai pas besoin de reconversion. Ma reconversion, c'est trouver la voie dans laquelle m'amuser le plus, ce n'est pas pour gagner ma vie. J'ai eu beaucoup de propositions qui, médiatiquement, auraient été certainement plus intéressantes et qui aussi auraient fait dire aux gens: "Tiens, c'est une belle reconversion". Mais moi, ce que je veux, c'est avoir une qualité de vie et m'amuser. C'est différent.

Justement, on ne vous imagine pas dans ce seul rôle de consultant technique...
C'est moi qui le sentirai. Pour l'instant, je m'amuse beaucoup, Je connais bien l'équipe, nos relations sont excellentes.

N'y a-t-iI pas risque de pagaille entre les pilotes titulaires et vous qui leur apportez vos réglages?
Vous savez, il y a des pilotes d'essai dans chaque équipe et ils ne sont pas là pour semer la pagaille.

…Mais ils ne sont pas tous quadruples champions du monde!
(Alain rit) - Justement il est là, l'intérêt! Häkkinen et Blundell voient d'ailleurs les choses d'une manière complètement différente de la votre. Autrement, je ne le ferais pas.

Qu'est-ce qui pourrait avoir changé entre les essais avec McLaren-Peugeot en mars 1994 et maintenant?
Je pense qu'il m'était difficile, à l'époque, d'être champion du monde avec Renault et de partir chez Peugeot. Ça n'a l'air de rien mais ce n'est pas mon style... J'avais à la fois envie et j'étais très réservé. J'ai vu aussi que la voiture ne pouvait pas être compétitive, je ne voyais pas où était le challenge. Nous parlions à l'instant de consultation minitel; là, sur le coup, je crois que les gens n'auraient pas compris. Et je ne me sentais pas vraiment à l'aise dans cette situation. Maintenant, psychologiquement, la démarche sera complètement différente.

Patrick RIVET



Back to interview-page!

To Prost-infopage!

To prostfan.com!

prostfan.com © by Oskar Schuler, Switzerland