Son visage semble familier. Son nom l'est encore plus. Il s'appelle Prost, Nicolas ou "Nico" pour les copains, et roule sur les traces de son père Alain qui lui a donné son feu vert pour s'engager en Formule Campus.

Désormais intégré aux meetings de la Super Série FFSA, le championnat de France de Formule Campus Renault Elf est plus attrayant que jamais. Parmi la trentaine de pilotes engagés et placés sous la direction de Laurent Sénéchal (directeur sportif), il est un dont le patronyme ne manque certainement pas d'interpeller: Prost. Né à l'époque où papa signait ses premières victoires en championnat du Monde de Formule 1, pour le compte de Renault, Nicolas Prost (21 ans) a décidé, en totale liberté, d'effectuer ses premiers pas en sport auto au sein de La Filière FFSA basée dans le Technoparc. Après de brillantes études aux Etats-Unis, ce garçon discret et effacé a décidé de tenter sa chance... Rencontre avec un jeune premier qui ne veut surtout pas se reposer sur la notoriété de son père.

Nicolas, comment se déroule cette première saison en Formule Campus?
Nicolas Prost: Cela va de mieux en mieux. J'apprends et essaie de faire de bons résultats, comme ma 4e place à Nogaro. En fait, j'ai débuté un peu dans l'inconnu puisque paradoxalement je n'avais jamais piloté une voiture de course, juste des sorties en kart. Je suis là pour apprendre, progresser et dans l'idée de gagner aussi... A mi-saison, je pense déjà avoir fait des progrès, notamment dans les pelotons, dans les dépassements. Mais il faut aussi que je sois vite pour être devant; il faut que j'attaque aussi pour compenser pour manque d'expérience... A Nogaro, en avril dernier, j'ai pris mon premier départ en 8 ans! Pour ce week-end, sur le circuit Bugatti où j'ai pas mal roulé avec La Filière, j'espère que cela va bien se passer. Je prends les courses les unes après les autres et je souhaite surtout me sentir de plus en plus à l'aise au volant de ma monoplace. Je me sens vraiment bien au sein de l'équipe de La Filière, c'est une bonne école où il fait bon travailler...

Alain Prost sera-t-il au Mans ce week-end?
Non, il est occupé par ailleurs. Il est venu me voir au Val de Vienne. Il me donne des conseils, il répond à toutes mes questions.

Après les études, la course automobile a finalement repris le dessus!
J'ai d'abord terminé mes études à l'Université de Columbia (Major en Economie et Mathématiques) aux Etats-Unis, conformément au souhait de mes parents. L'auto a toujours été quelque chose de très présent dans ma vie de tous les jours mais j'avais aussi d'autres activités sportives comme le ski (club de Méribel) ou le golf. J'étais aux portes de l'équipe de France de ski, champion de Suisse par équipes, et handicap -2 au golf, sans doute parmi les cinquante meilleurs américains. Tout ça pour dire que sur le plan sportif j'étais comblé. Et puis, l'année dernière j'ai décidé de courir en France, à La Filière FFSA où je veux progresser... Après la Formule Campus je compte bien courir en monoplace, en Formule Renault ou en Formule Nissan, on verra à la fin de la saison.

A 21 ans, Nicolas Prost rêve-t-il d'une carrière en auto?
Pas forcément, non! A la rentrée prochaine, je vais d'ailleurs travailler en Suisse, dans une banque de Genève. Depuis un mois, je suis revenu en Suisse ou j'habite (Nyon). J'ai un contrat de travail qui va me permettre de m'adonner à mon sport qu'est la course automobile et de me déplacer sur les circuits. Le fait de travailler va me faire rencontrer des gens de milieux différents, susceptibles un jour peut-être de me soutenir dans la course auto car je veux aussi me débrouiller tout seul, sans rien demander à mon père.

Quels sont tes pilotes favoris?
Contrairement à quand j'étais jeune où je n'avais pas le droit de regarder les Grands Prix à la télé quand papa courait, je n'ai d'ailleurs assisté qu'à une séance d'essai chez Ferrari à 8-9 ans, je suis la F1 et j'avoue avoir beaucoup de respect pour un pilote comme Schumacher. Je connais Trulli et Villeneuve et je suis impressionné par Räikkönen.

Recueilli par Bruno PALMET.